Citation: Jorgensen, S., Fichten , C.S., Havel, A., Lamb, D., James, C., & Barile, M. (2003). Students with disabilities at Dawson College: Success and outcomes - Final Report Presented to PAREA / Étudiants ayant des handicaps au Collège Dawson : réussite et avenir - Rapport final présenté à PAREA. Montréal: Réseau de Recherche Adaptech, Collège Dawson.

Sommaire - Etudiants ayant des handicaps au Collège Dawson : réussite et avenir

Rapport final présenté à PAREA
Printemps 2003

Shirley Jorgensen, M.B.A., Catherine S. Fichten, Ph.D., Alice Havel, Ph.D.,
Daniel Lamb, B.A., Crystal James, Maria Barile, M.S.W.

Réseau de Recherche Adaptech – Collège Dawson, Montréal


Sommaire

Résumé

Dans le cadre d’une étude d’archives, les résultats scolaires de 653 étudiants ayant des incapacités du Collège Dawson furent comparés à ceux de 41 357 étudiants sans incapacités au cours d’une période de douze ans, soit de 1990 à 2002. Les résultats indiquent que les étudiants ayant des incapacités physiques et des troubles d’apprentissage avaient sensiblement le même taux de diplomation que ceux sans incapacités. Cependant, les étudiants ayant des incapacités prenaient approximativement un semestre de plus pour obtenir leur diplôme. Lorsque furent comparés les moyennes des notes et les taux de réussite de cours, les étudiants ayant des incapacités réussissaient aussi bien que, et dans certains cas mieux que, les étudiants sans incapacités. La tendance générale en ce qui a trait aux notes et aux taux de réussite de cours indique que les étudiants ayant des troubles d’apprentissage/de déficit d’attention avaient des taux de réussite semblables ou légèrement inférieurs à l’échantillon sans incapacités. Des résultats légèrement supérieurs ont été notés pour les étudiants ayant tous autres genres d’incapacités. Les garçons obtenaient des résultats inférieurs aux filles et ce, en ce qui a trait à tous les indicateurs, aussi bien pour les étudiants ayant des incapacités que ceux sans incapacités.

Préambule

Les résultats scolaires de 653 étudiants ayant fait une demande pour l’obtention de services pour étudiants handicapés au Collège Dawson (étudiants ayant des incapacités) ont été comparés à ceux de 41 357 étudiants n’ayant pas fait de demande de services (étudiants sans incapacités).

Le Collège Dawson est un collège préuniversitaire/communautaire (cégep public) situé au centre-ville de Montréal. Y sont offerts des diplômes (DEC : diplôme d’études collégiales) dans le cadre de programmes préuniversitaires de deux ans (secteur préuniversitaire – programmes d’études tels les Sciences de la nature et les Sciences humaines) et des programmes techniques de trois ans (programmes d’études tels les Soins infirmiers et Technique de génie mécanique). Des sessions d’accueil et des cours de formation continue sont également offerts.

Pour faire partie de l’étude, les étudiants (1) devaient s’être inscrits au Collège Dawson pour la première fois entre la session d’automne 1990 et la session d’hiver 2002 et (2) ne devaient pas avoir étudié au collégial auparavant. Des 722 incapacités notées pour les 653 étudiants (certains étudiants avaient plus d’une incapacité), 52,6% (380) étaient des troubles d’apprentissage et(ou) de déficit d’attention et 47,4% (342) étaient d’autres genres d’incapacités telles des déficiences visuelles, auditives, de la parole, orthopédiques, psychiatriques et médicales.

Quatre facteurs furent étudiés : les taux de diplomation, la moyenne des notes du premier semestre, les taux de réussite de cours (le pourcentage de cours suivis réussis) et les taux de réussite (pourcentage d’étudiants qui réussissent 100% des cours suivis au premier semestre).

Caractéristiques de l’échantillon

La comparaison des étudiants ayant des incapacités à ceux sans incapacités révèle qu’un pourcentage plus élevé d’étudiants ayant des incapacités étaient inscrits à des programmes préuniversitaires (72,7% contre 60,8%) et un pourcentage moindre était inscrit à l’éducation continue (8,3% contre 22,1%). La proportion inscrite à des programmes techniques était la même pour les deux groupes (11,3%). Les autres étudiants des deux groupes étaient inscrits aux sessions d’accueil. La différence existant dans les proportions d’étudiants inscrits aux divers secteurs était statistiquement significative. La majorité des étudiants des deux groupes était inscrite au programme préuniversitaire de Sciences humaines.

Les étudiants ayant des incapacités étaient, en moyenne, un an plus jeune (19,4 contre 20,5) et une proportion plus importante avait 19 ans ou moins (77,3% contre 72,2%) lorsqu’ils se sont inscrits pour la première fois au Collège Dawson. La différence d’âge s’explique principalement par la proportion importante d’étudiants plus âgés sans incapacités inscrits à des cours à l’éducation continue. L’âge moyen des étudiants ayant des incapacités et sans incapacités inscrits à des programmes techniques était de 19,3 ans. L’âge moyen des étudiants ayant des incapacités inscrits à des programmes préuniversitaires était de 18,7 ans tandis qu’il était de 18,3 ans pour les étudiants sans incapacités.

D’autres différences comprennent : (1) une plus grande proportion de l’échantillon ayant des incapacités était des garçons, avait l’anglais comme langue maternelle et était née au Canada ou aux États-Unis; (2) les étudiants ayant des incapacités avait généralement une moyenne de Secondaire V plus faible lorsqu’ils ont entrepris des études au Collège Dawson. Ces différences étaient statistiquement significatives.

Taux de diplomation

Les taux de diplomation ont été calculés pour les étudiants inscrits à temps complet à des programmes d’études menant à des diplômes. L’échantillon s’est arrêté en mai, soit à la fin de la session d’hiver 2002. Ceci a permis d’accorder à tous les étudiants au moins deux années supplémentaires au-delà de la période minimale requise pour l’obtention d’un diplôme. Par conséquent, seulement les étudiants qui ont commencé un programme d’études préuniversitaires entre 1990 et 1998 ou un programme technique de trois ans entre 1990 et 1997 sont inclus dans les analyses de taux de diplomation. Ces paramètres ont permis de cerner un échantillon de 316 étudiants ayant divers handicaps physiques, sensoriels ou troubles d’apprentissage et de 18 747 étudiants sans incapacités.

Programmes préuniversitaires de deux ans. Des 269 étudiants ayant tous genres d’incapacités qui ont entrepris des études dans le cadre de programmes préuniversitaires de deux ans entre 1990 et 1998, 55,0% ont obtenu leur diplôme (ou étaient admissibles à l’obtention d’un diplôme) à la fin de mai 2002. Au cours de la même période, 54,5% des 16 053 étudiants sans incapacités ont obtenu leur diplôme ou y étaient admissibles. La différence n’était pas significative. Lorsque l’échantillon préuniversitaire a été divisée entre ceux ayant des incapacités comprenant les incapacités multiples, mais excluant les troubles d’apprentissage (N=123),et ceux ayant des troubles d’apprentissage et(ou) de déficit d’attention (N=146), les taux de diplomation étaient de 54,5% et 55,5% respectivement. Encore une fois, la différence n’était pas significative.

Programmes techniques de trois ans. De même, des 47 étudiants ayant des incapacités qui ont entrepris des programmes techniques de trois ans entre 1990 et 1997, 53,2% avaient obtenu leur diplôme ou y étaient admissibles à la fin de mai 2002. Le taux était de 51,7% pour les 2694 étudiants sans incapacités pour la même période. La différence n’était pas significative.

Durée pour l’obtention d’un diplôme. Tel que l’on pouvait s’y attendre, les étudiants ayant des incapacités prennent un peu plus de temps que ceux sans incapacités pour l’obtention d’un diplôme. Pour les neuf cohortes préuniversitaires qui ont entrepris des études entre 1990 et 1998, les étudiants ayant des incapacités ont pris, en moyenne, 6,0 semestres pour obtenir un diplôme. Les étudiants sans incapacités ont pris, en moyenne, 5,2 semestres. Pour les huit cohortes de programmes techniques qui ont entrepris des études entre 1990 et 1997, il a fallu 8,2 semestres pour les étudiants ayant des incapacités et 6,9 semestres pour les étudiants sans incapacités pour l’obtention d’un diplôme. Ces différences, qui peuvent s’expliquer par le fait que les étudiants ayant des incapacités prennent généralement moins de cours, étaient statistiquement significatives. Conséquemment, il y avait une différence approximative d’un semestre pour les programmes préuniversitaires de deux ans et les programmes techniques de trois ans.

Moyenne des notes du premier semestre

Deux analyses distinctes ont été réalisées. La moyenne des notes du premier semestre a été calculée pour tous les étudiants y compris les étudiants de l’éducation continue, pour la période totale de 1990 à 2002. Y étaient inclus les notes des étudiants qui ont commencé à la session d’hiver. Afin de permettre la comparaison d’étudiants inscrits à un même programme, nous avons également analysé les notes des sous-groupes d’étudiants inscrits en Sciences humaines. En effet, la majorité des étudiants des deux échantillons y sont inscrits. Les divergences existant dans les champs d’études ne devraient pas agir sur les résultats car les cours requis pour ces étudiants sont les mêmes.

Tous les étudiants. Lorsque la moyenne des notes du premier semestre des 632 étudiants ayant des incapacités fut comparée à celle du groupe de 40 262 étudiants sans incapacités, aucune différence statistiquement significative entre les groupes fut relevée (66,3% contre 65,9% respectivement).

La moyenne des notes du premier semestre des garçons avait tendance à être plus faible que celle des filles et ce, pour les deux groupes d’étudiants. De plus, il n’y avait aucune différence significative (63,3% contre 63,2% respectivement) lorsque les garçons ayant des incapacités et sans incapacités furent comparés dans tous les programmes d’études. La comparaison des filles ayant des incapacités et sans incapacités n’a révélé aucune différence significative (69,4% contre 68,3% respectivement). Néanmoins, lorsque la moyenne de Secondaire V fut prise en considération, les garçons et les filles ayant des incapacités ont obtenu des résultats considérablement meilleurs que prévu comparativement aux garçons et aux filles sans incapacités.

La comparaison de la moyenne des notes de premier semestre de 347 étudiants ayant des troubles d’apprentissage/de déficit d’attention à celle de 285 étudiants ayant autres genres d’incapacités révèle que la moyenne était considérablement plus faible pour ceux ayant des troubles d’apprentissage/de déficit d’attention (63,7% contre 69,5%). Lorsque les notes des étudiants ayant des troubles d’apprentissage/de déficit d’attention furent comparées à celles des étudiants sans incapacités (63,7% contre 65,9%), la différence n’était pas significative.

Notes en Sciences humaines. L’analyse des notes du programme de Sciences humaines révèle que les étudiants ayant des incapacités (N=269) avaient des moyennes de notes considérablement plus élevées que les étudiants sans incapacités (N=13908) et ce, même lorsque la moyenne de Secondaire V n’était pas prise en considération en tant que covariante (66,0% contre 62,3%).

Les filles ayant des incapacités en Sciences humaines avaient des moyennes considérablement plus élevées que celles d’étudiantes sans incapacités et ce, qu’un ajustement soit apporté ou non pour leur moyenne de Secondaire V (70,9% contre 65,6%). Les garçons ayant des incapacités avaient également des moyennes de notes considérablement plus élevées comparativement aux étudiants sans incapacités (62,7% contre 58,7%) et obtenaient de meilleurs résultats que pouvait le laisser croire leur moyenne de Secondaire V à l’entrée.

Lorsque les notes des étudiants ayant des troubles d’apprentissage/de déficit d’attention furent comparées à la moyenne de notes des étudiants sans incapacités en Sciences humaines (63,6% contre 62,3%), la différence n’était pas significative.

Taux de réussite de cours

Tous les étudiants. Des 3385 notes pour les étudiants ayant des incapacités, 81,2%
é taient de notes de passage comparativement à un taux de 80,5% pour le groupe sans incapacités. La différence n’était pas significative. Cependant, le taux de réussite des étudiants ayant des troubles d’apprentissage (78,3%) était considérablement moins élevé que celui des étudiants sans incapacités (80,5%) et que celui des étudiants ayant autres genres d’incapacités (85,1%).

Sciences humaines. La différence du taux de réussite de cours dans le programme de Sciences humaines, cependant, révèle que les étudiants ayant des incapacités avaient généralement un taux de réussite plus élevé que les étudiants sans incapacités (80,5% contre 76,6%). Le taux de réussite pour les étudiants ayant des troubles d’apprentissage/de déficit d’attention (77,4%) n’était pas significativement différent que celui des étudiants sans incapacités même s’il était nettement plus faible que le taux de réussite des étudiants ayant autres genres d’incapacités (86,0%).

Réussite de cours

La proportion d’étudiants inscrits à temps complet dans des programmes menant à un diplôme (DEC) qui ont réussi 100% de leurs cours de premier semestre fut évaluée pour tous les programmes et pour les Sciences humaines.

Tous les programmes. Aucune différence significative n’a été relevée entre les étudiants ayant des incapacités et ceux sans incapacités (49,2% contre 49,4% respectivement). La comparaison des résultats des étudiants ayant des troubles d’apprentissage/de déficit d’attention et du groupe ayant autres genres d’incapacités ainsi que ceux du groupe sans incapacités révèle une différence significative (43,4% contre 57,1%), les étudiants ayant des troubles d’apprentissage ayant le taux de réussite le moins élevé.

Sciences humaines. Le taux de réussite des étudiants ayant des incapacités était considérablement plus élevé que celui des étudiants sans incapacités (48,1% contre 41,4%). Celui des étudiants ayant des troubles d’apprentissage/de déficit d’attention (41,6%) n’était pas significativement différent que celui des étudiants sans incapacités (41,4%), même s’il était nettement plus faible que le taux des étudiants ayant autres genres d’incapacités (58,8%).

Sommaire

Les résultats révèlent que les étudiants ayant des incapacités au Collège Dawson avaient un taux de diplomation sensiblement identique à celui des étudiants sans incapacités. La différence principale était que les étudiants ayant des incapacités prenaient, en moyenne, approximativement un semestre de plus pour obtenir leur diplôme. Lorsque la moyenne des notes fut analysée, les étudiants ayant des incapacités réussissaient aussi bien, et dans certains cas considérablement mieux, que les étudiants sans incapacités. Lorsque les étudiants ayant des incapacités furent divisés en deux groupes, étudiants ayant des troubles d’apprentissage/de déficit d’attention et étudiants ayant autres genres d’incapacités, la tendance générale indiquait que les étudiants ayant des troubles d’apprentissage/de déficit d’attention obtenaient des résultats semblables ou moindres que le groupe sans incapacités et que les étudiants ayant autres genres d’incapacités obtenaient des résultats légèrement supérieurs. Les garçons obtenaient des résultats moindres que les filles, et ce pour tous les indicateurs. Ceci a été confirmé pour les étudiants ayant des incapacités aussi bien que pour ceux sans incapacités.

Conséquences

Qu’est-ce que ces résultats signifient pour le réseau collégial et pour la société québécoise? Les étudiants ayant des incapacités devraient-ils être encouragés à poursuivre des études post-secondaires? Les fonds avancés pour les appuyer au collégial sont-ils bien dépensés? Bien sûr!

Information pour nous rejoindre

Pour plus d'informations et pour le texte intégral du rapport, consultez la site du web Réseau de Recherche Adaptech ou contactez l'un des principaux chercheurs.

Shirley Jorgensen, M.B.A.
sjorgensen@dawsoncollege.qc.ca

Catherine S. Fichten, Ph.D.
catherine.fichten@mcgill.ca

Alice Havel, Ph.D.
ahavel@dawsoncollege.qc.ca

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